Questions/réponses : Adapter un parcours de formation : comment repérer une situation de handicap et répondre aux besoins dans un contexte et un environnement précis ?

Questions / réponses

Adapter un parcours de formation : comment repérer une situation de handicap et répondre aux besoins dans un contexte et un environnement précis ?

Lorsque l’on observe une inadéquation entre l’environnement de formation proposé (tâches à réaliser, moyens mis à disposition, organisation proposée,…) et les capacités d’un apprenant, on parle de situation de handicap. Cette situation se traduit en une limitation d’activités ou restriction de participation pour la personne. 

Nous avons soumis deux exemples de situations, potentiellement vécues par vos formateurs, à notre conseillère Ressource Handicap Formation, Emilie.

Voici ses réponses, sur la bonne attitude à adopter.

Question 1 : Un formateur a identifié des contraintes et des difficultés d’apprentissage chez un apprenant. Pourtant celui-ci n’a pour l’instant pas exprimé de besoins spécifiques. Comment aborder la question du handicap avec l'apprenant ?

Émilie Foulet : Il faut absolument éviter de stigmatiser déventuelles difficultés, et se souvenir qu’une difficulté peut survenir d’un environnement de formation insuffisamment adapté. Commencez par expliquer à l’apprenant les observations du formateur dans l’accomplissement de certaines tâches ou exercices pour vous assurer que l’apprenant partage le même constat. Posez ensuite la question de manière ouverte et compréhensive : « Comment pourrions-nous lever ces difficultés pour vous permettre de réussir pleinement votre formation ? »

Il est essentiel de ne pas parler immédiatement de diagnostic ou de dossier MDPH. Le rôle du Référent handicap est de repérer une éventuelle inadéquation entre l’environnement proposé par la formation et les potentielles contraintes de l’apprenant ; puis de rechercher les solutions avec l’ensemble des parties prenantes , afin de permettre à l’apprenant de s’épanouir pleinement en formation.

Pour illustrer cela, vous pouvez partager des exemples de personnes qui ont rencontré des difficultés similaires et ont réussi grâce à des aménagements spécifiques. L’objectif est de montrer que, trouver des solutions est possible et que l’apprenant n’est pas seul dans cette situation. Il est primordial de ne pas poser d’étiquette sur l’apprenant, mais de se concentrer sur les solutions pour surmonter les obstacles identifiés. 

Question 2 : Les préjugés inconscients, ou biais cognitifs, peuvent influencer la manière dont les formateurs perçoivent et interagissent avec les apprenants en situation de handicap. Comment sensibiliser les formateurs aux préjugés inconscients et aux biais cognitifs sur le handicap ?

EF : Ouvrir la discussion sur le sujet du handicap est une clé d’entrée. Il s’agit de créer un espace où les formateurs peuvent s’exprimer librement et réfléchir sur leurs propres perceptions et comportements. C’est encourager l’auto-réflexion pour déconstruire les images et les étiquettes qu’ils pourraient inconsciemment associer aux apprenants en situation de handicap. Cela peut se faire à travers des formations spécifiques, des ateliers interactifs, ou même des sessions de partage d’expériences avec des collègues ou des experts du domaine.

Il est également important que la Direction de l’Organisme de Formation montre l’exemple en adoptant une attitude inclusive et en promouvant des valeurs de diversité et d’inclusion. Le leadership inclusif peut inspirer les formateurs à adopter, dans la mesure du possible, des pratiques plus ouvertes et à remettre en question leurs propres préjugés.