Réussir sa Politique Handicap en misant sur le Collectif

Rencontre avec 3 acteurs engagés dans la réussite de la politique handicap du GRETA de l’OISE

Rencontre avec 3 acteurs engagés dans la réussite de la politique handicap du GRETA de l’OISE.
(Le GRETA de l’Oise en quelques chiffres : 3000 apprenants répartis sur 18 établissements, coordonnés par trois agences territoriales – 9 Référents Handicap Formation).

M. Julien Baillet, Directeur Opérationnel du Greta Oise, Mme Sylvie Pesant, Responsable de la Qualité, en charge de la Coordination de tous les Référents Handicap et du Pilotage de la Politique Handicap à travers le Plan de Progrès et M. Alain Procar, Directeur Général du GRETA de l’Oise.

Comment avez vous mis en place une politique handicap au sein du GRETA ? Quand avez vous démarré votre démarche progrès ?

Sylvie PESANT : Accueil individualisé, Accompagnement tout au long du parcours de formation, adéquation des moyens techniques, pédagogiques et d’encadrement… Proposer des prestations et des services de qualité a toujours été au cœur de nos préoccupations. Le GRETA de l’Oise est d’ailleurs certifié EDUFORM et QUALIOPI. Donc s’engager dans une Démarche d’amélioration continue de notre accessibilité en faveur des personnes en situation de handicap, s’intégrait parfaitement dans notre stratégie globale. La démarche Progrès nous a donné un cadre, une direction, des moyens et des outils pour nous lancer. On a signé notre première Charte de Progrès en 2021 et dans le même temps, on a débuté la professionnalisation de nos Référents Handicap.

Julien BAILLET : Nous menions déjà des actions pour accueillir et former des personnes en situation de handicap. Mais il y avait des disparités entre les agences, de par le type de formations proposées et le public accueilli. La fusion de nos agences dans un premier temps, puis cet engagement dans la démarche de progrès ont permis d’uniformiser nos pratiques. Travailler avec un référentiel et des indicateurs précis permet d’identifier notre situation et d’établir plus facilement des axes de progrès. Nous en avons besoin pour pouvoir formaliser les choses.

Avez-vous rencontré des difficultés ? Si oui lesquelles ?

S.P. : La mise en place de la politique handicap au sein du GRETA de l’Oise s’est déroulée progressivement. L’autodiagnostic a servi de guide pour élaborer notre plan d’actions, même si répondre à tous les indicateurs n’était pas toujours réalisable. Des contraintes liées à l’accessibilité des bâtiments ont parfois limité nos décisions, mais la mobilisation des équipes a été rapide.

J.B. : La formalisation et la traçabilité des actions ont posé des défis, notamment en termes de reporting et de centralisation des indicateurs. Heureusement, les rendez-vous de suivi proposés par la RHF ont été utiles pour apporter les preuves nécessaires, tout comme la plateforme d’accessibilité de la RHF.

Quel a été votre rôle en tant que Directeur dans la mise en place et le développement de cette politique Handicap au sein du GRETA ?

Alain PROCAR : Je suis Directeur, Proviseur et j’ai également joué un rôle de facilitateur dans la mise en place de la politique handicap au sein du GRETA de l’Oise. La prise en compte du handicap et l’inclusion des personnes en situation de handicap a été intégrée dans la politique de gestion des ressources humaines. J’ai également participé à l’harmonisation des pratiques au sein des établissements et à l’adaptation des services pour pouvoir accueillir tout type de public. Je garantis également la transversalité de la politique handicap dans les différentes instances et assure la communication des actions menées. La réussite d’une politique handicap passe également par la professionnalisation des référents handicap formation et la sensibilisation de l’ensemble des agents du GRETA.

Quelles actions mises en place, sont pour vous les plus significatives de la réussite de cette politique handicap ?

S.P. : La systématisation des entretiens individuels avec toutes les personnes bénéficiant d’une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé tout au long de leur parcours de formation, a été un point clé. La création de guides à destination de nos équipes pédagogiques et de tout le personnel, a été essentielle pour qu’ils ne sentent plus démunis lorsqu’il s’agit de mettre en place des adaptations ou des compensations. Ces outils nous ont permis d’améliorer l’accompagnement personnalisé et le suivi individuel. Ils ont été renforcés et complétés par des aspects spécifiques au handicap, notamment à travers la construction d’une infographie représentant nos principes, son appropriation par tous. Enfin, les aménagements des épreuves ainsi que l’adaptation des pratiques pédagogiques, ont été des évolutions majeures dans notre approche, rendant la prise en compte du handicap plus systématique et ce, dès la phase d’accueil des apprenants.

En quoi mener une politique handicap peut être un axe stratégique de développement pour un OF ou CFA ?

A.P. : Nous n’avons pas voulu traiter le handicap comme un point stratégique. L’inclusion s’est dessinée dans notre politique générale. Cela signifie que la question du handicap n’est pas traitée comme une initiative à part, mais plutôt comme une dimension inhérente à toutes nos activités. Par exemple, au sein d’un lycée à vocation scientifique, encourager la mixité des publics, y compris en favorisant l’accès des filles aux formations technologiques, peut être un axe stratégique. Dans ce contexte, intégrer le volet handicap dans les discours d’accueil et dans nos fonctionnements, devient une pratique incontournable et naturelle, reflétant ainsi l’engagement global de l’organisme envers la diversité et l’inclusion.

Quels seraient vos arguments pour convaincre d’autres OF ou CFA d’en mener une ?

A.P. : La prise en compte du handicap et la mise en place d’aménagements favorisent l’inclusion et l’accompagnement individualisé de tous les apprenants, même ceux qui ne rentrent pas forcément dans les critères de la MDPH. Elle bénéficie à l’ensemble des apprenants en permettant une approche plus adaptée à chaque contexte et en reconnaissant les besoins spécifiques de chaque individu. En somme, la mise en place d’une politique handicap témoigne d’un engagement envers l’égalité des chances et la diversité des publics, tout en contribuant à l’amélioration globale de la qualité de l’enseignement et de l’accompagnement proposé par l’organisme de formation.